Chambre de Luxe
Laissez-vous porter par le décor Belle Epoque d’une chambre De Luxe qui vous invite au voyage. Dans un coordonné subtil et raffiné de tentures précieuses et de tissus à motifs sur mesure reprenant la palette des tableaux accrochés aux murs, ces chambres offrent une ambiance typiquement parisienne de la fin du XIXème siècle, avec tout le confort d’aujourd’hui.
ÉQUIPEMENTS
- Elégante chambre de 20m²
- Lit double
- Espace bureau
- Salle de bain avec baignoire ou douche à l’italienne
- Accès privatif au Salon d’Eau comprenant piscine, hammam et espace de soins
- Produits d’accueil parfumés à la fleur d’oranger et au lait d’amande, les fragrances de la Maison Proust
- Communicante avec une Suite Junior et une Suite Executive pour les séjours en famille ou entre amis
AMÉLIA
REINE DE NAPLES
Personnage romanesque, la reine de Naples est une véritable héroïne moderne par son caractère libre et indocile. Elle dispute même la vedette à sa sœur cadette, la célèbre Sissi, impératrice d’Autriche, dans la presse de l’époque.
Son courage au combat inspire Alphonse Daudet, Alexandre Dumas et Marcel Proust, qui en fait sa «reine soldat» dans un épisode de La Recherche. « Je ne connais pas ce Monsieur Proust, mais lui doit me connaître : j’aurais agi ainsi qu’il me décrit dans son livre, il me semble », affirmera-t-elle…
Nouvelle
Maria Sophia jette un dernier regard au tableau qu’elle vient de placer au-dessus de son lit. Cette femme élégante qui semble attendre son amant l’attendrit : un rappel des jours heureux… Dans quelques instants, elle va rejoindre Daisy, sa fille bien-aimée. Elle n’a que la Seine à traverser pour retrouver celle dont elle parle dans le monde en disant : « Ma jeune amie ». Malgré quelques rumeurs, personne n’a su que ses amours clandestines avec le bel Emmanuel de Lavaÿsse, un officier français qu’elle a connu lors de son premier exil à Rome, avait porté ses fruits. Son ennuyeux mari a pardonné et elle a même réussi à confier l’enfant à son père plutôt que de le placer dans un orphelinat. Depuis 1870, son nouvel exil à Paris l’a rapprochée de Daisy. Elle peut la voir à sa guise, mais toujours dans le plus grand secret…
HélÈne Standish
l’élégante du septennat
Elle n’est pas « la plus distinguée des Parisiennes ; elle est la distinction incarnée », rapporte un journaliste. Quand il la rencontre lors d’une générale de théâtre, Marcel Proust la trouve « épatante d’élégance, marinée de simplicité artificieuse. » Le salon mondain de la maison Standish est l’un des plus courus de la capitale avec des personnalités prestigieuses tel qu’Edouard VII, le roi d’Angleterre. Marcel Proust s’en est inspiré pour son personnage de la duchesse de Guermantes.
Nouvelle
Un billet lui a été porté. La comtesse Greffulhe invite Madame Standish à la répétition générale de Sumurum, pantomime d’après des contes orientaux mise en scène en cette année 1912 par Max Reinhhardt. D’humeur joyeuse – elle a passé l’après-midi à ses œuvres charitables et les donateurs ont été généreux-, Hélène hésite pour sa tenue du soir. Elle préfère la mode d’avant-guerre à celle, moins stricte, d’aujourd’hui : trop d’aigrettes, trop de bijoux. Elle choisit finalement une robe noire, relevée de nœuds blancs et d’un sautoir en perle. On lui a dit que l’écrivain Marcel Proust serait à la soirée.
ROBERT DE MONTESQUIOU
LE DANDY MAGNIFIQUE
Prototype du dandy esthète et homosexuel, Robert de Montesquiou est artiste, poète et homme de lettres. Intimement lié à la vie de Marcel Proust, ce cousin de la comtesse Greffulhe introduit Marcel Proust dans la haute société parisienne. Marcel Proust met dans la bouche de son personnage le baron de Charlus des phrases de son ami et reprend ses goûts. « Rendre tout cela plus Montesquiou de ton », écrit-il un jour en marge d’un de ses cahiers…
Nouvelle
« Je suis le souverain des choses transitoires » : Robert de Montesquiou vient d’inscrire ce vers, qui commence une pièce des Chauves-souris, son premier ouvrage poétique, au dos de la photographie que lui a demandé Proust. Dans les relations sentimentales de Marcel, le don de la photographie est chose courante et le comte n’a pas laissé passer huit jours de ce mois de juin 1893, avant de lui envoyer ce portrait où on le découvre, la main sur le front. Entre ces deux êtres, le courant de sympathie est immédiatement passé, un véritable coup de foudre d’amitié. Seul devant son miroir qui reflète le superbe portrait d’un jeune dandy qu’il vient d’acquérir, Robert pense à ce délicieux « Brutus » comme Marcel aime à se comparer. Il espère avoir rencontré le disciple fervent, l’ingénu sensible que son désir attendait.
COMTESSE POTOCKA
L’ESPRIT ET LA GRÂCE
Emmanuela Potocka est excessive, dépensière, esthète, amoureuse de l’amour, d’un caractère terrible ou charmant selon les heures. En une suite incessante de fêtes épicuriennes aux allures de bacchanales, son salon est fréquenté par de nombreuses personnalités de la vie parisienne notamment Robert de Montesquiou, Guy de Maupassant, Jean Béraud, Jacques-Émile Blanche, Henri Gervex et Charles Ephrussi. Marcel Proust trouve qu’elle est « bien séduisante avec sa beauté antique, sa majesté romaine, sa grâce florentine, sa politesse française et son esprit parisien. »
Nouvelle
Enfin, il a dévoilé ses sentiments ! Après tant d’années depuis ce jour de 1882 où ils se sont rencontrés ! La comtesse reprend la lettre : « Aucune femme ne m’a plu dès l’abord, comme vous. » Si elle ne croit pas à sa sincérité, ajoute-t-il, « c’est que la Tour Eiffel n’est pas en fer. » Maupassant, fidèle du Club des Macchabées, ces soirées du vendredi soir où elle force ses invités à mimer les tourments de l’amour, lui implore un rendez-vous galant. A la campagne ? En janvier, il fait trop froid. Chez elle ? Même séparée de son mari depuis deux ans, c’est inconvenant. Chez lui, alors. Un sourire espiègle illumine son visage qui n’a besoin ni de fard, ni de poudre pour fasciner ses innombrables prétendants. Il est temps de se préparer. Quelques gouttes de Shaws Caprice, un parfum créé spécialement pour elle par Guerlain, une légère touche de rose sur sa bouche aux rondeurs enfantines, un rang de perles comme seule parure : la voilà prête. Un dernier coup d’œil à la tenture d’inspiration indienne qu’elle vient de se faire poser sur les murs de sa chambre : Emmanuela Potocka part rejoindre sa cour.
GENEVIÈVE STRAUS
MÉLOMANE ET PLEINE D’ESPRIT
Marcel Proust inonde de fleurs et de missives énamourées Geneviève Straus, la veuve du compositeur Georges Bizet, qui vient d’épouser l’avocat Emile Straus. Il est amoureux de cette mélomane avertie dont le salon est le quartier général du dreyfusisme et l’un des plus réputés de Paris. Dans La Recherche, cette femme pleine d’esprit est l’une des clés de la duchesse de Guermantes dont le salon s’inspire fortement du sien.
Nouvelle
Le tableau de Jules-Elie Delaunay la représentant, trône en bonne place dans son vaste salon en rotonde du boulevard Haussmann. Un « portrait d’âme » si réussi qu’il a été l’évènement du Salon de cette année (1878). Ce dimanche, elle vient de le décider : elle le lèguera au musée du Louvre. Elle songe à Gustave Moreau, Auguste Toulmouche, Giovanni Boldini, qui l’ont également peinte. Geneviève ne boude pas son plaisir : elle se sait charismatique avec son allure distinguée, ses réparties piquantes et sa sociabilité qui confèrent un charme singulier à ses brillantes soirées. Elle se souvient de ce mot qui l’amuse encore : à l’annonce de son second mariage avec l’austère Emile Straus, ses intimes se récrièrent. Elle leur répondit : «Que voulez-vous, je n’avais pas d’autres moyens pour me débarrasser de lui.»
CHARLES HAAS
UN HOMME DU MONDE
« Merveilleux d’intuition, de finesse et d’intelligence », selon son ami Boni de Castellane, Charles Haas, fils chanceux d’une famille aisée, est le type même de ces jouisseurs mondains très cultivés qui peuplent les salons de la Belle Epoque. Marcel Proust l’a très peu rencontré, mais il est fasciné par cet homme séduisant dont il va faire un personnage considérable de La Recherche : dès la parution de Du côté de chez Swann, le Tout Paris reconnaîtra immédiatement dans Charles Swann, les traits de Charles Haas.
Nouvelle
La rupture est consommée : Sarah Bernhardt vient de lui faire déposer un billet que Charles Haas relit avec une tristesse mêlée de fatalisme : « Tout cela est bien dramatique pour un être léger comme vous. Vous rirez peut-être beaucoup ! Tant mieux ! Moi, je pleurerai longtemps ! Adieu mon cher Charles, j’ai pour vous une indéfinissable tendresse. Je vous adore. » Il l’a trompée, certes : il ne faut pas trop s’attacher aux comédiennes, et surtout à cette « Divine », courtisée par tous, adulée dans le monde entier. Accoudé à la fenêtre qu’effleurent les feuillages de ce printemps naissant, il ne peut malgré tout s’empêcher d’éprouver une certaine nostalgie pour les lettres passionnées qu’elle lui envoyait et auxquelles il s’était habitué. Qu’importe : il en fera une amie. Chaque rupture est l’annonce d’une prochaine liaison…
PAUL CÉSAR HELLEU
UN TALENT IMPRESSIONNISTE
« Il a la nature très simple des vrais artistes », affirme Marcel Proust en évoquant Paul César Helleu. Ce peintre impressionniste fut également un remarquable portraitiste. « Il était sans doute le plus doué, Manet, Monet, Renoir, le croyaient comme nous… », assure Jacques-Emile Blanche à sa mort. Helleu est l’un des modèles d’Elstir, le peintre de La Recherche, porte-parole d’une conception proustienne de l’art, où la réalité est une affaire de sensation et de mémoire plus que de sujet.
Nouvelle
Un « arrangement d’un goût exquis » s’est exclamé Marcel Proust en découvrant les pièces que Paul César vient de tapisser d’un tissu japonisant, inspiration très courue en ce moment chez le groupe de peintres qu’il fréquente et qui a d’ailleurs été baptisé : « Les Japonais. » De retour de Cabourg après cinq heures de train, Paul César est fatigué. Il songe à son ami qu’il vient de quitter et à leur rencontre impromptue, il y a déjà quelques années de cela, dans le parc du château de Versailles : Marcel, en tenue négligée, voituré par Odilon son chauffeur, s’était fait arrêter par hasard alors qu’il était devant lui, en train de peindre avec sa fille Paulette. Ils avaient longuement discuté. Peu de temps après cette rencontre, il lui avait envoyé la toile en cadeau. Elle lui était revenue avec une lettre : « Je suis stupéfait de la grandeur de votre générosité.//Je serais malheureux avec cette belle chose. Mais si vous me permettiez de payer la rançon de sa captivité, jamais esclave d’une beauté merveilleuse n’aura reçu plus de respect et d’adorations. » Paul César se souvient avec amusement de son idée. Il lui avait alors dédicacé la toile : « A mon ami Marcel Proust. » Ce dernier n’eut alors plus le choix : il se le tint pour dit, il ne retourna pas la toile…
CLAUDE MONET
CHEF DE FILE DES IMPRESSIONNISTES
Nouvelle
On vient de lui lire un article de L’Opinion, daté du 24 janvier 1920. Un questionnaire de Vaudoyer sur le Louvre avait été envoyé à plusieurs personnalités. Elles devaient répondre à la question suivante : quels sont les huit tableaux français à exposer sur une tribune spéciale ? Parmi plusieurs réponses, celle de Marcel Proust qui avait cité un Chardin au choix parmi trois tableaux, deux Watteau au choix, deux Corot au choix, l’Olympia de Manet, Le printemps de Millet, un Renoir, sans donner de titre, et les Falaises d’Etretat de Monet. Le célèbre peintre impressionniste n’a jamais lu ni rencontré cet auteur qui a reçu le prix Goncourt en 1919 avec A l’ombre des jeunes filles en fleurs. Chacun dans leur art, les deux artistes ont pourtant d’indéniables points communs : leur attraction pour la Normandie, leurs analyses infinies de la nature, en peinture pour l’un, dans l’écriture pour l’autre, un même style impressionniste et la place immense faite à la couleur dans leur œuvre, du petit pan de mur jaune de Vermeer au rose Tiepolo…
ANNA DE NOAILLES
LE RÊVE ET L’AMOUR
Elle est brillante, raffinée, romantique, héritière d’une riche famille roumaine. Elle est poétesse et romancière. Marcel et Anna se rencontrent en 1893. Une solide amitié se noue entre ces deux êtres ultra-sensibles et talentueux. Pendant vingt-et-un ans, ils vont entretenir une flamboyante conversation épistolaire. Marcel Proust vénère les poèmes d’Anna : sa créativité le stimule et lui inspire des thèmes qui vont nourrir La Recherche. Elle lui dira : « Vous amplifiez le plus intime détail » ; il confessera : « Je n’admire aucun écrivain plus qu’elle. »
Nouvelle
Il lui faut répondre à Marcel qui l’a inondée de lettres cette semaine. Impossible ce soir : elle doit se rendre à une soirée où elle va retrouver sa merveilleuse famille autour de sa mère, remarquable pianiste et de sa sœur, écrivain : une diaspora roumaine résolument tournée vers les arts. Elle songe à cette étrange amitié qu’elle entretient avec l’écrivain : si elle ne se trompe pas, elle pense qu’en quinze ans, ils ne se sont pas vus plus de trois fois ! En revanche, quelle correspondance ! Comme elle se censure, écrit moins que lui et surtout plus court, les lettres de son ami ressemblent plutôt à de longs monologues. Mais qu’importe la balance peu équilibrée ! Elle lit toujours attentivement ces analyses extrêmement fines sur son œuvre poétique et sait sa chance. Elle se dit qu’un jour, il lui faudra publier ces échanges épistolaires en volume. Elle en imagine déjà la préface : « Sans Marcel Proust, sans ses hymnes du matin, ses angélus du soir // je n’eusse pas écrit les poèmes que la prédilection de Marcel Proust réclamait. Son éblouissante amitié m’a influencée, modifiée… »
ÉMILE ZOLA
l’ÉCRIVAIN ENGAGÉ
Emile Zola ne fréquente pas les salons de la Belle Epoque, orientés vers les écrivains académiques. Les œuvres de ce chef de file du naturalisme parlent avec le langage du peuple. Très engagé politiquement, le romancier se retrouvera au cœur de l’affaire Dreyfus, en prenant ouvertement son parti et en écrivant le fameux : « J’accuse… ! ». Séduit par son courage et sa fermeté, Marcel Proust recueillera des signatures en sa faveur. On retrouve l’affaire Dreyfus, par allusions, dans Le côté de Guermantes.
Extrait de Nana, Emile Zola
« Alors il leva les yeux. Nana s’était absorbée dans son ravissement d’elle-même. Elle pliait le cou, regardant avec attention dans la glace un petit signe brun qu’elle avait au-dessus de la hanche droite ; et elle le touchait du bout des doigts, elle le faisait saillir en se renversant davantage, le trouvant sans doute drôle et joli, à cette place. Puis elle étudia d’autres parties de son corps, amusée, reprise de ses curiosités vicieuses d’enfant. Ca la surprenait toujours de se voir ; elle avait l’air étonné et séduit d’une jeune fille qui découvre sa puberté. Lentement, elle ouvrit les bras pour développer son torse de Vénus grasse, elle ploya la taille, s’examinant de dos et de face, s’arrêtant au profil de sa gorge, aux rondeurs fuyantes de ses cuisses. Et elle finit par se plaire au singulier jeu de se balancer, à droite, à gauche, les genoux écartés, la taille roulant sur les reins, avec le frémissement continu d’une almée dansant la danse du ventre. »
MARCEL PROUST
L’ENFANCE
Enfant, il joue dans les allées des Champs-Elysées et récite des vers aux petites filles. A onze ans, le jeune poète entre au lycée Condorcet où, écolier discret, il aime passionnément lire et déjà, envoyer des lettres lorsqu’il va en cure pour soigner son asthme. Le comble de son infortune : être « séparé de Maman »… Il n’éprouve pas le même attachement envers son père, sommité du monde de la médecine qui s’étonne des fantaisies de son fils. D’origine provinciale et modeste par ce père à la forte personnalité, de la haute bourgeoisie israélite par sa mère, le futur écrivain doit à cette dualité son insatiable curiosité sur les différentes sociétés qui composent son époque et son ouverture au monde.
Extrait de La Recherche, Marcel Proust
« Je ne quittais pas ma mère des yeux, je savais que quand on serait à table, on ne me permettrait pas de rester pendant toute la durée du dîner et que pour ne pas contrarier mon père, maman ne me laisserait pas l’embrasser à plusieurs reprises devant le monde, comme si ç’avait été dans ma chambre. Aussi, je me promettais, dans la salle à manger, pendant qu’on commencerait à dîner et que je sentirais l’approche de l’heure, de faire d’avance ce baiser qui serait si court et furtif, tout ce que j’en pouvais faire seul, de choisir avec mon regard la place de la joue que j’embrasserais, de préparer ma pensée pour pouvoir grâce à ce commencement mental de baiser consacrer toute la minute que m’accorderait maman à sentir sa joue contre mes lèvres, comme un peintre qui ne peut obtenir que de courtes séances de pose, prépare sa palette, et a fait d’avance de souvenir, d’après ses notes, tout ce pour quoi il pouvait à la rigueur se passer de la présence du modèle. »